Apis mellifera unicolor (Latreille, 1804, Hyménoptères, Apidae) et Varrroa destructor (Acari : Varroidea) à Madagascar : Soutenance de Thèse de Henriette RASOLOFOARIVAO

Henriette RASOLOFOARIVAO, doctorante en cotutelle entre l'UMR-PVBMT et l'Université d'Antananarivo à Madagascar soutiendra sa thèse de doctorat en Sciences le 28 novembre 2014 à 14h à l'IUT de Saint Pierre : Amphi 115

 titre :Apis mellifera unicolor (Latreille, 1804, Hyménoptères, Apidae) et Varrroa destructor (Acari : Varroidea) à Madagascar : diversité génétique, impact et comportement hygiénique  

Résumé

Madagascar figure parmi les cinq premiers pays « hot spots » prioritaires pour la conservation de la biodiversité mondiale. Par sa flore mellifère abondante et variée, Madagascar est désignée comme pays à vocation apicole. L’abeille endémique A. m. unicolor occupe tous les milieux, quel que soit le type de climat et la topographie. Cependant, les milieux isolés, tels que les îles comme Madagascar, sont fragiles et plus susceptibles aux invasions des espèces exotiques. Depuis 2010, V. destructor a été introduit à Madagascar et risque de modifier les équilibres biologiques aussi bien dans les ruches que dans le milieu naturel. Les objectifs de cette thèse étaient : i) d’étudier la diversité et la structure génétique de l’abeille  A. m. unicolor et de V. destructor à Madagascar, ii) d’évaluer l’impact de V. destructor sur les colonies d’abeilles, ii) étudier le comportement hygiénique des colonies d’abeilles en vers le V. destructor. 

Nos résultats confirment que l’ensemble des échantillons collectés à Madagascar font partie de la lignée évolutive africaine, plus de 99% ont été identifié comme A. m . unicolor.

Malgré sa faible diversité nucléaire, les populations présentent une structuration génétique organisée en deux sous clusters correspondant à des régions géographiques. La souche de V. destructor présente à Madagascar appartient à l’haplotype coréen qui est la lignée la plus répandue au monde et également présente en Afrique. Les études génétiques ont montré une proportion élevée de génotype homozygote (70%) et également un nombre élevé de MLG sur les Hauts Plateaux par rapport à la côte Est. La présence de MLG particulier sur les Hauts Plateaux conforte l’hypothèse de son introduction dans la capitale. La propagation de V. destructor à Madagascar est relativement lente en comparaison avec celles observées dans les pays africains. Sa dispersion reste encore confinée à certaines régions des Hauts Plateaux et de la côte Est. L’impact de l’ectoparasite est sévère, en un an (en 2012), les pertes des colonies infestées est estimée à 60 %, ceci est inférieur à ce qui a été observé en Europe, où beaucoup plus de colonies se sont effondrées dans les premiers stades d’infestation.

En se basant sur le pourcentage des cellules nettoyées après 6 h de test de comportement hygiénique par perforation des couvains operculés à l’aiguille, l’efficacité des  colonies d’ A. m. unicolor à détecter et à désoperculer les cellules est comparable à celles des abeilles hygiéniques africanisées et semble beaucoup plus élevée que celle des abeilles européennes. La présence de certaines colonies hautement hygiéniques au sein des populations d’A. m. unicolor offre une opportunité pour un futur programme de sélection de souches tolérantes à Madagascar.

Publiée : 12/11/2014