Biologie et chimie des Jumellea aromatiques de la Réunion. Application à la conservation et à la valorisation des espèces : soutenance de thèse

Laury BLAMBERTdoctorante de l'Umr-Pvbmt, Université de la Réunion a soutenu sa thèse de doctorat en Biologie des populations, le vendredi 6 mai 2016 à l'Amphithéatre Charpak sur le campus du Moufia à Saint-Denis

Résumé:

La biodiversité de l’île de La Réunion a récemment été reconnue comme d’intérêt mondial. Depuis 2010 le territoire du Parc National de La Réunion est en effet classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette riche biodiversité fournit des services à l’homme, notamment par le biais des plantes aromatiques et médicinales, utilisées traditionnellement sur l’île. Aujourd’hui, la responsabilité de La Réunion vis à vis de sa biodiversité est grande et l’enjeu majeur consiste à la gérer et à la valoriser durablement.
Le faham est une orchidée emblématique et patrimoniale, endémique des Mascareignes (Réunion, Maurice), bien connue des réunionnais et largement consommée pour ses propriétés aromatiques et médicinales. L’appellation faham regroupe en réalité deux espèces: une espèce de haute altitude, Jumellea rossii, et une espèce de basse altitude, Jumellea fragrans. Actuellement, le faham est récolté en milieu naturel sur les domaines publics ou privés car il n’existe pas de système de production agricole. L’utilisation continue de cette ressource depuis maintenant plusieurs siècles menace fortement sa survie en milieu naturel. C’est dans ce contexte qu’a été créé le projet ORCHIFAH, qui vise à mettre en place une filière de production de faham respectueuse de l’environnement et offrant des garanties quant à sa conservation. Partie intégrante de ce projet, le présent travail a pour objectif d’étudier certains aspects de la biologie et la chimie des deux espèces de faham préalablement à la mise en place d’une filière agricole. Ainsi, le système de reproduction, la germination asymbiotique in vitro, les rythmes de croissance et de production de biomasse foliaire, et la composition métabolomique des deux espèces ont été étudiés. Les résultats concourent à améliorer la connaissance des espèces, et fournissent une base solide pour leur mise en culture, ainsi que pour la conduite d’actions de conservation appropriées.

Publiée : 17/05/2016