Déterminisme génétique de la résistance au flétrissement bactérien chez l’aubergine et applications en sélection variétale : Soutenance de thèse

Sylvia Salgon doctorante soutiendra sa thèse de doctorat en science , discipline génétique et amélioration des plantes, le 23 mai 2017 à 9h, à l’Université de la Réunion, campus du Tampon, en amphithéatre 120D, dans le cadre de l'Ecole doctoral Sciences, Technologies et Santé » (ED542) , Université de la Réunion.


Résumé

 La culture de l’aubergine est confrontée au flétrissement bactérien (BW), maladie causée par le complexe d’espèces Ralstonia solanacearum (RSSC). La résistance variétale est la méthode la plus efficace pour contrôler cette maladie, mais elle se heurte à la forte diversité génétique du pathogène. Un facteur génétique majeur (ERs1) a précédemment été cartographié dans une population de lignées recombinantes (RIL) issue du croisement entre l’aubergine sensible (S) MM738 et l’aubergine résistante (R) AG91-25. ERs1 a été détecté vis-à-vis de 3 souches du phylotype I, alors qu’il est contourné par la souche PSS4 de ce même phylotype. Les objectifs de cette thèse étaient (i) de confirmer et préciser la position d’ERs1, (ii) de définir son spectre d’action, (iii) d’identifier d’autres QTLs impliqués dans la résistance aux souches virulentes sur AG91-25, et (iv) d’introgresser certains QTLs de résistance dans des cultivars S d’aubergine. Pour cela, nous avons créé 2 populations d'haploïdes doublés (HD) issues des croisements MM152 (R) × MM738 (S) et EG203 (R) × MM738 (S). Nous avons produit de nouvelles cartes génétiques denses des 3 populations. La population RIL a été phénotypée avec 4 souches supplémentaires appartenant aux phylotypes I, IIA, IIB et III. Les populations HD ont été phénotypées avec les souches virulentes PSS4 et R3598 appartenant aux phylotypes I et III. Nous avons ainsi confirmé l’existence d’ERs1 (renommé EBWR9), précisé sa position et validé son contrôle spécifique de 3 souches du phylotype I. Cinq gènes candidats de type R ont été identifiés dans l’intervalle physique d’EBWR9. Deux autres QTLs, EBWR2 et EBWR14, ont été détectés et associés à de la résistance partielle à large spectre. Les analyses sur les populations HD n’ont révélé aucun QTL statistiquement fiable chez MM152, tandis qu’elles ont mis en évidence un système de résistance polygénique chez EG203. Parmi les QTLs détectés chez EG203, ERPR3a et ERPR6 ont été détectés vis-à-vis des 2 souches PSS4 et R3598. Un schéma de transfert de la résistance dans 2 cultivars locaux a été initié et a montré la possibilité d’introgresser dans ceux-ci les QTLs EBWR9 et EBWR2. Ces premiers résultats ouvrent d'importantes perspectives quant à la création de variétés R et la possibilité à terme de contrôler une part de la diversité génétique du RSSC.

Publiée : 10/05/2017