Etude écologique des mouches des fruits (Diptera : Tephritidae) nuisibles aux cultures fruitières aux Comores :Soutenance de thèse

Issa Mze Hassani, doctorant de l'Université des Comores et l'Umr-Pvbmt soutiendra sa thèse de doctorat le Jeudi 19 Janvier 2017 à 9h à l'Université de Tampon

Résumé 

De nombreuses invasions par les mouches des fruits de la famille des Tephritidae sont observées dans le monde. C’est notamment le cas aux Comores, de par sa position géographique et de ses importations de produits frais depuis les pays voisins. Afin de déterminer les stratégies nécessaires permettant de diminuer les populations de plusieurs espèces de cette famille,  il est indispensable de disposer d’un état des lieux sur l’écologie et la distribution des espèces présentes dans l’archipel.

Les objectifs de cette thèse étaient : i) d’inventorier les espèces de Tephritidae présentes aux Comores et d’analyser les fluctuations saisonnières des  populations en lien avec les facteurs climatiques et la phénologie des principales plantes-hôtes, ii) de déterminer la gamme de plantes-hôtes des principales espèces et iii) d’inventorier les parasitoïdes indigènes des Tephritidae  et de suivre l’acclimatation du parasitoïde Fopius arisanus introduit à partir de 2013. Afin de mener à bien ces objectifs, un suivi hebdomadaire d’un réseau de piégeage ainsi que la phénologie des plantes présentes dans les îles Grande-Comore, Mohéli et Anjouan, a été réalisé durant une période deux ans. De même, des fruits cultivés et sauvages ont été échantillonnés dans différentes régions de la diversité écoclimatique de l’île de la Grande-Comore durant une période de trois ans.

Cinq espèces de mouches de fruits ont été retrouvées dans l’ensemble de l’archipel à partir du réseau de piégeage : Bactrocera dorsalis, Ceratitis capitata, Dacus bivittatus, Dacus punctatifrons et Dacus ciliatus. Une forte dominance de l’espèce envahissante B. dorsalis a été observée à toutes les saisons et dans tous les sites. La densité des espèces de Tephritidae était plus importante durant la saison chaude et humide que pendant la saison fraiche et sèche. De plus, les résultats ont montré une forte abondance de B. dorsalis dans les régions humides de basses altitudes alors que C. capitata, subsiste dans les régions sèches et d’altitude plus élevée. Les résultats suggèrent un phénomène de séparation de niches entre ces deux espèces liée au climat.

Parmi 42 espèces de fruits échantillonnées apparentant à 22 familles de plantes, 22 fruits de 11 familles étaient infestés par des Tephritidae. Six espèces de mouches des fruits ont émergées des fruits échantillonnés avec une large dominance (91%) de B. dorsalis. Cette dernière espèce occupe une large gamme de plantes-hôtes (16 espèces), utilisant des fruits préalablement infestés par  C. capitata.

Quatre espèces de parasitoïde de la famille des Braconidae, sous-famille d’Opiinae ont émergés des fruits dont l’espèce introduite F. arisanus. Cependant très peu d’individus ont été retrouvés pour le moment et il sera nécessaire de suivre l’acclimatation du parasitoïde, en termes de taux de parasitisme, de distribution et de gamme de fruit et d’espèces de Tephritidae hôtes.

Publiée : 16/12/2016