Démarches intégrées et accompagnements pour une agriculture familiale à Madagascar innovante et résiliente aux changements climatiques

Madagascar est le 4ème pays le plus pauvre du monde et l’un des plus vulnérables aux changements climatiques. La hausse des températures, la baisse et la variabilité accrue des précipitations, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des aléas, notamment cycloniques, auxquelles s’ajoutent d’importantes dégradations anthropiques du fait de pratiques agricoles non durables et d’un usage généralisé du bois de feu et du charbon pour couvrir les besoins énergétiques domestiques, affectent dramatiquement un secteur agricole pourtant vital en termes de développement économique, de lutte contre la pauvreté et de sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Date de début de projet :

31/01/2022

Date de fin du projet :

31/01/2025

Objectifs

Objectif général : Contribuer à réduire la pauvreté et l'insécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés rurales des hautes terres centrales de Madagascar.

Objectif spécifique : Contribuer à réduire la vulnérabilité des exploitations agricoles familiales (EAF) des hautes terres centrales (HT) aux évolutions climatiques et environnementales par la promotion de systèmes de production performants, durables et mieux adaptés.

 

Localisation

Hautes terres centrales (>1200 m) des régions Analamanga, Itasy et Vakinankaratra. Dans chaque région une zone pilote concentrera les interventions : Anjozorobe (Analamanga), Ampahimanga-Arivonimamo (Itasy) et Mandritsara-Betafo-Antsirabe (Vakinankaratra). Ces zones ont été considérées pour leur degré d’anthropisation croissante.

Description

Contexte :

Sur les Hautes Terres centrales malgaches, zone d’intervention du projet, l’exploitation de plus en plus continue des sols cultivés, sans jachère longue et avec de moins en moins de matière organique restituée, altère leur potentiel productif alors que s’aggrave la pression des contraintes biotiques.

Il est donc nécessaire de rechercher des solutions d’adaptation permettant le développement de systèmes agricoles résilients combinant production soutenue et préservation de l’environnement ainsi que la structuration à terme d’une réelle transition agroécologique pouvant contribuer à une sécurité alimentaire durable ainsi qu’aux engagements de mitigation du pays.

 Changements attendus permettant d’atteindre les objectifs :

  1. Le projet s’efforcera de résoudre des contraintes aigües, d’améliorer le panel des pratiques agroécologiques pertinentes, de les diffuser, et de renforcer les liens entre la recherche, le développement et le monde paysan et leurs capacités d’intervention. Ses effets attendus sont :
  2.  Une connaissance approfondie des situations et contraintes que subissent les EAF du fait des évolutions climatiques et pressions anthropiques, et de l’intérêt des actions d’adaptation, est acquise et partagée par les acteurs du développement et de la recherche,
  3.  Des pratiques permettant aux EAF d'être plus résilientes et durables dans leur environnement naturel sont co-développées (et co-évaluées) avec les paysans et les Organisations Paysannes (OPs) par les acteurs de la recherche et du développement,
  4.  Des innovations pertinentes sont promues auprès d’un grand nombre d’EAF et d’OPs, et
  5.  Les capacités des OPs et des acteurs du développement et de la recherche à aider le monde rural à s’adapter aux évolutions climatiques et environnementales sont renforcées.

Pour ce faire, le projet adoptera une approche intégrée et participative, basée sur des échanges et réflexions entre les paysans, les OPs, les ONGs, d’autres acteurs du développement et les principaux organismes de la recherche agronomique à Madagascar.

Différentes compétences scientifiques seront mobilisées pour intervenir ensemble au côté des OPs et des ONGs sur des parcelles paysannes et dispositifs communs installés en milieu paysan. Les collaborations des partenaires permettront des enrichissements mutuels concernant l’appréhension de la complexité des réalités, la compréhension des « priorités et urgences » (souvent « vitales ») des paysans et celles des impératifs « du temps long » nécessaire à la recherche.

Principales activités :

Les principales activités du projet DINAAMICC sont :

  1.  la réalisation d’un état des lieux approfondi des contraintes subies par les paysans du fait des évolutions climatiques et dérèglements environnementaux ;
  2.  l’analyse des situations des EAF et le bilan de leurs pratiques d’adaptation, y compris sur leurs pratiques alimentaires ;
  3.  l’amélioration des connaissances et des pratiques agroécologiques de contrôle des bio-agresseurs ;
  4.  l’identification et la promotion d’une diversité de variétés d’intérêt pour améliorer la résilience des EAF et l’offre alimentaire ;
  5.  l’amélioration de l’intégration agriculture-élevage-agroforesterie et des pratiques de conservation et de distribution de l’eau,
  6.  la co-construction et la mise en œuvre participative d’un cadre d’évaluation multicritères et multi-échelles de promotion des pratiques agroécologiques et de la gestion durable des ressources par les EAF pour garantir leur résilience et durabilité ;
  7.   la diffusion (transfert) de connaissances concernant les pratiques agroécologiques d’intérêt ;
  8.  la sensibilisation à une meilleure nutrition via la diversification et la valorisation des productions ;
  9.  le renforcement des infrastructures et services de la météorologie nationale ;
  10.  le développement de dispositifs paysans de multiplication et de diffusion des semences ; et
  11.  le renforcement des capacités opérationnelles et d’appréhension des évolutions en cours des organisations paysannes, des acteurs du développement et de la recherche.

Partenaires

Partenaires membres (co-porteurs) :

  • Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD),
  • les organisations paysannes Ceffel et Fifata, l’agri-agence Fert,
  • les ONGs Agrisud International, APDRA Pisciculture paysanne,
  • AVSF, Partage et GSDM (« Professionnels de l’Agroécologie »),
  • le Centre National de Recherche Appliquée au Développement Rural (FOFIFA) 
  • l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

 

Autres parties prenantes :

  • La Direction Générale de la Météorologie (DGM),
  • les Directions Régionales des Ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Recherche,
  • le Centre de recherche agronomique pour le développement (FIFAMANOR),
  • la « plateforme haricot » du Vakinankaratra (SFMT),
  • le Centre Régional de Formation Professionnelle Agricole (CRFPA),
  • l’Office National de Nutrition (ONN) et ses offices régionaux (ORN) 
  • l’Université d’Antananarivo

Bénéficiaires :

Les exploitations agricoles familiales (EAF) et leurs organisations paysannes formelles ou informelles.

 

Equipe

Financement

Union européenne, 4,15 millions euros

 

Organisation :

Le projet, construit autour de 4 composantes (ou produits) sera mis en œuvre par des partenaires ayant déjà collaboré ensemble. Des ateliers initiaux permettront de fixer les modalités opérationnelles d’intervention et de suivi-évaluation, avec la construction d’un cadre d’analyse minimal commun des pratiques et situations, considérant les EAF dans leur globalité et au sein de leur environnement.

La cellule de coordination comprendra le Chef de Projet (chercheur agronome agrométéorologue), un Responsable Suivi Evaluation, un Responsable Administratif et Financier, et un assistant. Des « points focaux » seront désignés dans chaque zone d’intervention, en tant que facilitateur et relais auprès des autorités et populations locales. Des responsables thématiques (contraintes biotiques, agroforesterie, intégration agriculture-élevage, gestion de l’eau et pisciculture, etc.) s’assureront de la bonne évolution des activités scientifiques et de leurs interactions. Des réunions de coordination technique auront lieu a minima 2 fois l’an.

Le Comité de Pilotage (CP) du projet sera constitué d’un représentant de chaque co-demandeur, d’un représentant de l’Union Européenne à Madagascar (DUEM), de représentants du Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MINAE), du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD), du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESUPRES), d’un représentant de la Direction Générale de la Météorologie (DGM), et de représentants de l’Office National de Nutrition (ONN) et des Offices Régionaux de Nutrition (ORN), ainsi que des Directeurs du Développement des régions ciblées.