Vers une protection agroécologique des cultures en phase d'implantation

Aubertot J.N., Deguine J.P., Lamichhane J.R., Robin M.H., Sarthou J.P., Steinberg C.. 2020. Vers une protection agroécologique des cultures en phase d'implantation. In : Boiffin Jean (ed.), Laurent François (ed.), Richard Guy (ed.). Réussir l'implantation des cultures : Enjeux agroécologiuqes, itinéraires techniques. Versailles : Ed. Quae, Arvalis, p. 107-134. (Savoir-faire) ISBN 978-2-7592-2955-0

Résumé

Nous avons vu dans les trois chapitres précédents que la phase d'implantation des cultures était fortement influencée par les conditions physiques du Ut de semences. Néanmoins, pour croître, les plantes dépendent également de l' activité de la com­posante biotique de cet environnement, via des interactions, favorables ou défa­vorables, durant toutes les étapes de leur cycle de vie. Dans ce milieu complexe qu'est le sol (encadré 4.1), il existe en effet un ensemble d'organismes vivants -agents pathogènes, ravageurs, plantes adventices (figure 4.1) - susceptibles d'alté­rer le développement des plantes, voire, dans les cas plus graves, de causer la mort de semences ou de plantules. La nature et la fréquence des stress biotiques causés par les agents pathogènes et les ravageurs évoluent probablement sous l'effet du changement climatique, mais aussi sous celui des transformations des systèmes de culture, impliquant notamment l'utilisation croissante de méthodes alterna­tives à l'emploi de produits phycopharmaceutiques de synthèse, même si peu de leviers sont actuellement disponibles pour remplacer les traitements de semences. Outre qu'elle reposera sur une stratégie de limitation des intrants de synthèse, la transition agroécologique attendue devrait également entraîner une plus grande variabilité des modalités de travail du sol et d'implantation des cultures semées, ainsi qu'une augmentation de la biodiversité planifiée1 À l'échelle de la parcelle, cette augmentation se traduira notamment par la diversification des espèces culti­vées dans la succession, l'introduction de cultures intermédiaires multiservices (chapitre 13), l'utilisation de couverts végétaux permanents, et des associations d'espèces et/ou de variétés (chapitre 12). Ces différents éléments ont, directement ou indirectement, des répercussions sur la phase d'implantation des cultures, non seulement via les états physiques et chimiques du sol, mais aussi via une modi­fication des dynamiques biotiques sensu lato.

Publiée : 10/04/2020