Diversité des communautés d'arthropodes et efficacité de la lutte biologique contre les insectes ravageurs : Soutenance de thèse

Niry Dianzinga, Doctorant de l'Umr-Pvbmt soutiendra sa thèse de doctorat en science spécialité "Biologie des populations et écologie" le 16 mars 2020 à 14h00 en salle 1 du Pôle de Protection des plantes au Cirad à Ligne Paradis à Saint Pierre.

Résumé

La connaissance des patrons de diversité des communautés d’insectes herbivores occupe une part importante dans la recherche écologique. Elle est nécessaire en vue d’une lutte biologique, sachant que certains insectes herbivores sont capables de devenir des ravageurs de cultures. Les ennemis naturels et les variables environnementales font partie des facteurs structurant les communautés d’insectes herbivores. Alors que les ennemis naturels assurent la régulation des insectes herbivores, les variables environnementales vont plutôt influencer leur diversité et leur distribution spatiale. L’objectif principal de cette thèse était de comprendre les effets des traits de paysage sur la diversité des communautés de thrips herbivores suivant le gradient altitudinal de La Réunion et d’étudier les effets de la diversité des ennemis naturels dans le contrôle biologique des thrips ravageurs. 

Dans la première étude, les thrips ont été échantillonnés suivant des gradients d'altitude répliqués, et à chaque site d'échantillonnage, les caractéristiques du paysage et les variables abiotiques ont été estimées dans des zones tampons entourant le site. L’étude a révélé que la plus grande diversité des thrips à La Réunion se concentre en basse altitude, bien que les habitats dans ces altitudes soient fortement dégradés. La diversité des thrips a été particulièrement insensible à la fragmentation et, l’hétérogénéité du paysage et la quantité d’habitat ont eu un effet positif sur la diversité des thrips. 

Dans la deuxième étude, nous avons manipulé dans des cages placées sous serre, des communautés composées de deux thrips ravageurs, Thrips parvispinus et Frankliniella occidentalis, et deux espèces d’acariens prédateurs Amblyseius swirskii et Proprioseiopis mexicanus. L’étude a montré que deux prédateurs assurent une meilleure régulation qu’un seul prédateur, confirmant ainsi l’importance de maintenir de la biodiversité au niveau trophique supérieur dans le contrôle biologique des herbivores. Par ailleurs, l’étude a révélé l’existence possible d’un compromis entre la compétition pour la ressource et la dispersion chez les prédateurs, appelé « The competition-colonization trade-off », permettant ainsi leur coexistence malgré leur interaction dans une prédation intraguilde. Mots clés : Gradient d’altitude, fragmentation, hétérogénéité du paysage, quantité d’habitat, contrôle biologique, prédation intraguilde, competition-colonization trade-off, dispersion, acariens prédateurs, thrips.

Publiée : 09/03/2020