l’Écologie de l’abeille, Apis mellifera unicolor, dans les écosystèmes forestiers naturels de Ranomafana (Madagascar) et Mare Longue (Réunion) : soutenance de thèse

Tsiory Rasoloarijao, doctorant de l'Umr-Pvbmt, l'Université de la Réunion et en co-tutelle avec l'Université de Tananarive à Madagascar, soutiendra sa thèse de doctorat sur l'étude de l'abeille indigène dans deux milieux forestiers endémique de la Réunion et de Madagascar. La soutenance aura lieu le mercredi 14 novembre 2018 à 14h dans l’amphi 120D au Tampon.

Résumé

l’Écologie de l’abeille, Apis mellifera unicolor, dans les écosystèmes forestiers naturels de Ranomafana (Madagascar) et Mare Longue (Réunion) : étude du comportement de butinage et de l’utilisation des ressources florales par approche mélissopalynologique.

Les écosystèmes forestiers naturels du sud-ouest de l’océan Indien (SOOI) ont été fortement impactés par la déforestation et font face à de nombreuses invasions biologiques pouvant altérer leur équilibre, en particulier les interactions de type plante-pollinisateur. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette thèse, décrivant les relations entre un pollinisateur généraliste indigène : Apis mellifera unicolor et la flore de deux écosystèmes de Madagascar (Ranomafana : RA) et de La Réunion (Mare Longue : ML). La description palynologique de 135 espèces issues de 52 familles de plantes mellifères de la formation de RA, a fait ressortir les critères spécifiques des pollens liés à une pollinisation entomophile. Dans un second temps, des suivis phénologiques mensuels de 131 espèces (90% d’indigènes) à RA et 120 espèces (53% d’exotiques) à ML ont permis d’identifier et d’estimer les ressources florales disponibles. Pendant un an, l’analyse mensuelle des miels et pollens collectés a permis de dresser l’inventaire des ressources florales réellement exploitées. Les espèces indigènes, ont été significativement plus butinées que les espèces exotiques, malgré une diversité de ressources exotiques supérieures à celles des indigènes (ML).Le comportement de butinage de l’abeille sur le genre Weinmannia a été analysé sur la base de 104 h de vidéo (W. bojeriana et W. rutenbergii à Madagascar, et W. tinctoria à La Réunion). Les fleurs ont été visitées par un cortège de pollinisateurs potentiels : coléoptères, diptères, lépidoptères et autres hyménoptères. A. m. unicolor était le visiteur le plus fréquent à Madagascar. L’ensemble de ces résultats a permis de confirmer le comportement généraliste d’A. m. unicolor, avec toutefois une préférence forte et significative pour les espèces florales indigènes des strates arborées et arbustives et permet d’émettre des hypothèses sur la place importante de cette abeille dans les écosystèmes du hotspot de biodiversité SOOI.

Publiée : 07/11/2018