Compréhension des stratégies de reproduction et d’installation des espèces végétales indigènes menacées par les activités anthropiques pour élaborer des méthodes de multiplication

Avec environ 30 % des habitats indigènes peu ou non perturbés par l'homme, La Réunion est l'île la mieux préservée de l'archipel des Mascareignes. Aujourd'hui, 70% des plantes à fleurs sont pollinisées par des insectes pollinisateurs. Néanmoins, certains habitats et de nombreuses espèces indigènes et endémiques y sont menacées par les activités anthropiques (dégradation et fragmentation des milieux naturels, prélèvements sélectifs d'espèces et prolifération d'espèces exotiques envahissantes).

Date de début de projet :

01/01/2022

Date de fin du projet :

31/12/2027

Objectifs

 La "Compréhension des stratégies de reproduction et d’installation des espèces végétales indigènes menacées par les activités anthropiques pour élaborer des méthodes de multiplication" a pour but  d'apporter une meilleure connaissance de ces espèces végétales.

L’enjeu majeur pour La Réunion de demain est de conserver ses milieux naturels préservés et de restaurer les communautés végétales les plus menacées, à l’interface avec les zones urbaines et cultivées.La reproduction des plantes est un élément essentiel du maintien de cette richesse. Pour réussir cette étape, différentes stratégies ont été adoptées par les végétaux au cours de leur évolution. Aujourd’hui, 70% des plantes à fleurs sont pollinisées par des insectes pollinisateurs parmi eux figure l'abeillle mellifère  Apis mellifera unicolor espèce endémique considéré comme pollinisateur généraliste.

Localisation

La Réunion

Description

Trois études  seront menées pour  le projet : 

Connaissances sur la reproduction et les méthodes de multiplication d’espèces indigènes :

Cette étude s’articule autour de deux actions : Le suivie phenologique en milieux naturel afin de mieux cibler les périodes de récoltes déterminantes à la fertilité optimale des propagules (spores, fruits, graines.) des espèces cibles et une études fines en laboratoire des conditions optimales de germinations et de levée.

Il permettra concrètement d’augmenter la liste des espèces indigènes maîtrisées d’un point de vue cultural pour élargir la palette de choix proposée aux aménageurs, de s’inspirer des écosystèmes naturels pour établir des plantations dynamiques augmentant les chances d’installation des espèces plantées. Ces études permettront de garantir la conservation ex situ de la diversité génétique existante, cette échelle de la biodiversité est souvent oubliée dans les projets de restauration/réhabilitation écologique.

L’objectif est de caractériser les mécanismes de dispersion et d’installation d’espèces pionnières, structurantes et forestières présentes dans différents habitats afin de proposer des modèles de reconstitution écologiques en milieux naturels ou anthropisés.

Amélioration des connaissances sur la reproduction des fougères arborescentes indigènes et endémiques

Les mécanismes expliquant la forte richesse spécifique des forêts tropicales suscitent de nombreux débats.

En effet, même si l’importance des micro-habitats est une hypothèse envisageable, les résultats à ce sujet restent flous. Dans une étude menée par le Cirad, (Rivière et al.2008) les auteurs ont démontré le rôle important des fougères arborescentes dans la régénération d’une partie des plantes à fleurs de la forêt : (36.4 % des espèces indigènes qui se régénèrent le font exclusivement sur stipe de Cyathea spp. Syn Alsophila spp). Cela travers la régénération exclusive d’hémi-épiphytes, l’importante richessespécifique des forêts tropicales peut être en partie expliquée. Les auteurs suggèrent donc la nécessité d’intégrer des fougères arborescentes dans les futurs programmes de restauration écologique des forêts tropicales dans le but de préserver une large biodiversité par le réamorçage de processus de régénération de certaines espèces dans des milieux où la présence d’espèces invasives bloque la régénération au niveau du sol.Ces études montrant le rôle des fougères arborescentes dans le maintien de la biodiversité. Leur intégration comme espèces clefs dans les programmes de restauration des forêts tropicales réunionnaises s’avère donc nécessaire.2 actions (pheno et labo)

• Amélioration des connaissances sur la biologie florale du Tan rouge et des interactions avec Apis mellifera unicolor

Le Tan rouge ou Bois de tan rouge (Weinmannia tinctoria) est un grand arbre de la famille des Cunoniacées pouvant atteindre 20 mètre de hauteur, il est endémique de La Réunion et de Maurice. Devenu rare dans l’île soeur, il est encore très commun dans les forêts humides réunionnaises de 500 à 1800 m d’altitude ou il dépasse souvent en taille les autres arbres de la forêt et est assez facilement reconnaissable à ses feuilles composées aux folioles dentées et au rachis (axe principale de la feuille) ailés. Son bois était utilisé pour la construction et la menuiserie, et son écorce riche en tanin pour le tannage des peaux prenant alors une coloration rouge d’où son nom vernaculaire Tan rouge. Ses fleurs très mellifères donnent un miel recherché le « Miel vert".

Grace aux travaux antérieur du Cirad et en collaboration avec l’ONF, il est depuis quelques années possible de multiplier cette espèce en pépinière. La principale difficulté résiduelle reste le taux de fertilité extrêmement variable des semences au moment de la récolte.

Lors d’études précédentes en écologie de la germination ainsi que lors des travaux de thèse de Maeva Naze il a été observé sur Le Tan Rouge Weinmania tinctoria une variation morpho typique des organes floraux.

Afin de suivre l’évolution des fruits, leur fertilité et de récolter les graines au bon stade de maturité il est nécessaire de bien connaître la biologie florale de l’espèce. Une étude plus approfondie est proposé ici afin de vérifier si cette variation morphologique est corrélée à des individus et ou des populations et de vérifier l’impact d’une éventuelles typologie florales sur la fertilité des lots de semences. En collaboration avec l’équipe 3 des travaux seront également menés sur la phénologie de l’espèce et ses intérêts apicoles.

Partenaires

Armeflor
Parc National
Conservatoire Botanique

Equipe

  • Riviere J.N.Eric ;
  • Lebon Sylvain ;
  • Lallemand Cedric ;
  • Teyssedre David
  • Lebreton Gérard ;
  • Franck Antoine

Financement

FEDER