Priorisation spatiale des actions de gestion des plantes exotiques envahissantes: une étape-clé de la conservation à long terme des milieux naturels à La Réunion.

Fenouillas P., Ah-Peng C., Amy E., Bracco I., Gosset M., Ingrassia F., Lavergne C., Lequette B., Notter J.C., Pausé J.M., Payet N., Payet G., Picot F., Poungavanon N., Strasberg D., Thomas H., Triolo J., Turquet V., Rouget M. (2020). Priorisation spatiale des actions de gestion des plantes exotiques envahissantes: une étape-clé de la conservation à long terme des milieux naturels à La Réunion. CIRAD, Saint Pierre

Résumé

Contexte : Les invasions biologiques constituent une des menaces principales de l’érosion de la biodiversité dans le monde et notamment sur l’île de La Réunion. Cette étude a pour but de coordonner et de spatialiser les enjeux de conservation, en rassemblant toutes les données existantes pour établir un état des lieux spatialisé à une échelle utile aux gestionnaires afin de prioriser les actions de gestion des plantes exotiques envahissantes. Une approche de priorisation spatiale basée sur un algorithme d’aide à la décision a été utilisée. Cette approche est participative et codéveloppée avec les gestionnaires afin de répondre à une demande du département de La Réunion.

Approche : Nous avons rassemblés un ensemble solide de données quant à la distribution de la faune et de la flore indigènes, la répartition des habitats et leur niveau d’invasion. L’ensemble de ces données ont été insérées au sein d’un logiciel d’aide à la décision, Zonation, permettant l’identification des enjeux de conservation. L’utilisation de ce logiciel permet l’identification de priorités objectives et basées sur des concepts clés. Ainsi, les priorités identifiées mettent en avant les zones peu envahies, les habitats et espèces rares et sont représentatives de l’ensemble de la biodiversité. Une fois les enjeux de conservation identifiés, il est possible de définir les priorités d’actions de lutte contre les plantes exotiques. Pour cela, trois critères opérationnels ont été utilisés : l’accessibilité de la zone, les priorités d’intervention et l’historique des chantiers.

Résultats : Ces analyses nous ont permis d’identifier 58 500 ha d’enjeux de conservation parmi lesquels 30% sont considérés comme non envahis, ce qui implique des actions de surveillance. A l’inverse, 53 714 ha de zones potentielles d’intervention ont été identifiées. Parmi ces zones, 4392 ha sont considérés comme étant de forte priorité. Trois résultats principaux y sont présentés : la carte du degré d’invasion, les enjeux de conservation et les priorités d’actions de lutte.

Publiée : 08/09/2020