Stronger together : Synergie entre un begomovirus monopartite et un composant d’ADNB

L'animation scientifique a été effectuée par Alassane Ouattara qui a présenté ses travaux de recherche le jeudi 24 mars 2022 à l'Agrocampus 3 P à Saint Pierre.

Résumé

Durant ces dernières décennies, une légion de bégomovirus monopartites transmis par l'aleurode Bemisia tabaci est apparue comme une menace sérieuse pour les cultures maraîchères dans le monde et plus particulièrement en Afrique. Des études récentes au Burkina Faso (Afrique de l'Ouest) ont rapporté la prédominance du Pepper yellow vein Mali virus (PepYVMLV) et son association fréquente avec un composant génomique, l'ADN-B, précédemment inconnu. Pour comprendre le rôle de ce composant ADN-B dans l'émergence du PepYVMLV, nous avons évalué, en condition contrôlée, les traits biologiques liés à la virulence, à l'accumulation du virus, à sa localisation dans les tissus et à sa transmission. Cela a permis de démontrer que le composant ADN-B n'est pas obligatoire pour le mouvement systémique du PepYVMLV et le développement des symptômes chez la plante (association non stricte), mais que son association induit des symptômes plus sévères, y compris l'arrêt de la croissance et la mort des plantes. La virulence accrue ainsi observé est associée à une plus grande accumulation d'ADN viral dans les tissus végétaux avec une augmentation du nombre de noyaux contaminés du parenchyme du phloème.  Cette association favorise également la  transmission de la maladie ou du virus par B. tabaci. Nos résultats suggèrent que l'association d'un composant ADN-B avec le PepYVMLV, par ailleurs considéré comme monopartite, est un facteur clé de son émergence.

Publiée : 21/03/2022